1. |
Sirop d'érable
03:00
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J’ai pas d’tattoos mais quand chu saoul j’m’en dessine avec un sharpie
J’ai pas d’moto, j’ai une echo, mais à fait quasiment autant d’bruit
J’ai pas d’pitt-bull mais j’aimais beaucoup Scooby-Doo quand j’étais p’tit
J’m’entraîne pas, j’ai des p’tits bras, mais j’ai vu presque toute les Rocky
Le plus beau dans tout ça, c’est que t’aimes pas les machos
Ça t’fait rien qu’j’en n’aie pas de drill ou de marteau
Tu trouves ça charmant qu’y’ait pas d’faute dans mes textos
Au primaire on se s‘rait entendus, comme toi j’tais pas bon en sport
Au soccer j’tais dins buts sinon personne voulait qu’j’sois de son bord
Moi j’aimais lire pis dessiner, les autres ti-gars trouvaient ça louche
Sait-on jamais, contre les p’tits bums tu s’rais p’t’être venue à ma rescousse ? !
Parce que c’est pas nouveau que t’aimes pas les machos
T’as pas peur d’leur dire de s’la fermer quand y faut
T’aimes les garçons qui pleurent pis en plus tu m’trouves beau...
T’aimes aussi quand j’te fais des crêpes
J’te comprends donc, sont succulentes mes crêpes
Mais t’es mange avec du chocolat pis des fruits
Tu m’connais chu trop queb, je s’rais jamais capable
Tu m’connais chu trop queb, des crêpes ça se mange a’ec du sirop d’érable…
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2. |
Xénial blues
04:57
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Désormais je peux dire dans mon temps
Pis ça implique de vrais changements
J’viens d’avant la vie dans les écrans
J’viens des années 1900
Je suis officiellement vieux
Je ne fais plus d’envieux
Pour peu tu me cries : Ok boomer !
Comme je l’ai longtemps redouté
Les vieilles amitiés ramollissent
On devient plates comme des polices
On est loin de notre époque rock
Quand on organise des potlucks
Le vendredi jusqu’à minuit
J’essaie de rester d’bonne humeur comme si ça
m’rendait pas anxieux
De dev’nir un stéréotype sur une terrasse dans
une banlieue
De toute façon j’ai rien à dire y s’passe pas grand
chose ces temps-ci
Anyway vous êtes ben partis continuez à conter
vos vies...
Pendant longtemps longtemps longtemps...
Pour pas trop culpabiliser
On politise les discussions
Même si ça fait longtemps qu’on est
Congédiés d’la révolution
Après une bouteille de pinot
Pis un éventail d’opinions
On règle deux-trois enjeux mondiaux
Pis c’est l’appel de la maison
C’est là que moi j’m’en vas m’asseoir pour écrire
des couplets amers
Sur mes amis parce chu jaloux d’leurs vies qui
rendent les mamans fières
J’vous chante dans l’dos comme un chien sale
j’vous jure c’est pas pour être méchant
En vrai c’est que j’me sens perdant, si vous
saviez, j’vous aime tellement
Depuis longtemps longtemps longtemps...
On voulait pas devenir des vieux, j’étais sûr qu’on
réussirait
Qu’on resterait stallé à vingt-deux grâce à un
miracle temporel
Que pour toujours on f’rait d’la muse dans notre
manoir d’la Wellington
J’ai attrapé le xénial blues, j’fais des tounes
tristes, en veux tu une ?
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3. |
L'oasis
03:06
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Y vente fort dans l’Vieux-Nord aujourd’hui, c’est bizarre
Les arbres s’énarvent, on dirait moi quand j’essaie d’arrêter d’fumer
Y vente fort à Sherbrooke aujourd’hui, pis c’est rare
Les arbres s’énarvent, on dirait moi...
Quand j’me pose des questions qui servent à rien
Comme par exemple : qu’est-ce qu’y’arriverait si le pire se passait soudain ?
Y’a une machine à pop-corn dans ma tête
Les p’tits soucis se multiplient jusqu’à exploser en tempête
Pardonne-moi de t’avoir fait mal
J’aimerais ça qu’un jour on se r’parle
Ces temps-ci j’braille tu seul pour rien, c’tu ça vieillir ?
À moins que ce soit mes regrets qui essaient de fuir sans me l’dire
J’souffrais, j’essayais d’être Bouddha, pauvre p’tit gars
J’comprenais rien, j’tais même pas digne de mes vieux disques de Nirvana
Toi t’étais une oasis sur mon ch’min
J’avais besoin de me r’poser, j’t’ai suppliée de m’faire du bien
J’étais plus un patient qu’un partenaire
Tu gères assez d’fuckés comme ça pas besoin d’heures supplémentaires
Pardonne-moi de t’avoir fait mal
J’aimerais ça qu’un jour on se r’parle
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4. |
Le rock and roll
03:08
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J’te disais qu’j’voulais changer l’monde avec le rock and roll
J’pouvais à peine changer d’bobettes
J’réussis juste à changer d’blonde pis mon fusil d’épaule
Quand l’désir devient des projets
Seul sur le sable, les yeux dans l’eau
Chu devenu un hobo
Je traîne mon matelas sur mon dos
J’quêterai pus ton auto
J’t’ai laissé l’chat pis la tévé
Faut dire qu’les deux étaient à toé
Tu m’as laissé pour le Français
J’t’en veux pas, c’est ça qu’j’aurais fait…
J’te disais qu’j’voulais changer l’monde avec le rock and roll
J’réussis juste à changer d’blonde pis mon fusil d’épaule…
Chez Ced j’peux squatter dans l’grenier
Pis y’a Martin qu’y’habite en bas
C’est le retour de l’ado attardé
J’perds mon temps a’ec une gang de gars
Y’a un spot à feu su’l’terrain
On va là pour s’apitoyer
Ou faire semblant que toute va ben
On finit ben chauds anyway
Pis on s’dit qu’on va changer l’monde avec le rock and roll...
J’te disais qu’j’voulais changer l’monde avec le rock and roll
J’pouvais à peine changer d’bobettes
J’réussis juste à changer d’blonde pis mon fusil d’épaule
Quand l’désir devient des projets
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5. |
Jogging
02:55
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On vit en cuillère, assoupis
À la merci de l’inertie
Tu penses que j’ai le goût d’m’habiller
Tu me demandes si je m’ennuie
Si j’ai envie de fuir le lit
Pour aller faire d’la course à pieds
Non !
Le jogging moi j’trouve ça bizarre
J’en fais juste quand je suis en retard
Tu trouves que tu grossis des cuisses
Moi j’te trouve belle, je m’en câlisse
J’te dis : c’t’à cause du confinement
Tu t’promets que dès qu’c’est fini
Tu deviens une personne active
Tous les deux on s’doute que tu mens...
Ça fait combien d’temps qu’on est là ?
Y’est donc ben confo ton matelas...
Toi t’aimes ça rien faire
Moi aussi j’aime ça rien faire
Toi t’aimes ça rien faire
Moi j’aime ça rien faire
Pizza, sofa, flatter le chat en pyjama
Café, tabac, vodka-soda, etcetera...
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6. |
Mon chalet
03:32
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J’voudrais aimer mieux la vie
J’pourrais aimer moins la drogue
Pus besoin d’fumer un bat pour faire du ménage
Pus besoin d’fumer un bat parce que toute m’enrage
Parce que les boeufs sont lents pis qu’la terre
s’impatiente
Le temps qui passe me fait peur pis le monde
m’énarve
J’arrêterais d’quêter mon prochain mon prochain
Quand j’ai pus une cenne pour me g’ler
Même que j’deviendrais citoyen
Je s’rais à l’aise en société
J’m’impliquerais pour défendre autre chose
Que sexe, drogues et pis rock and roll
Capable de choisir chaque bonne cause
Quand, rempli d’amour, je m’enrôle
Pour qu’enfin s’passe que’qu’chose icitte
À la hauteur de notre talent
Qu’on fasse exploser les limites
Qu’on fabrique un monde moins gênant
J’essaierais de dire aux humains
Que le changement existe en eux
À la place je consomme des joints
T’essaiera ça man, c’est fameux !
J’voudrais aimer mieux la vie !
J’pourrais aimer moins la drogue !
Pus besoin d’boire d’alcool pour me faire des amis
Pour avoir un réseau de gens dont j’me soucie
À qui j’peux dire je t’aime sans être chaud comme
un poêle
À qui je peux dire je t’aime et pis m’en souvenir…
J’me lèverais toujours à même heure
Plein d’énergie de bonne humeur
Je f’rais la cuisine tout content
J’irais digérer en courant
J’rencontrerais des gens en forme
Ensemble on jaserait de nos vies
J’f’rais pas semblant, j’trouverais ça l’fun
Ils trouveraient ça l’fun eux aussi !
Avec mes amis pro-actifs
On aurait toujours des projets
On s’rait sérieux et positifs
Ça nous amènerait le succès
On s’inviterait les fins d’semaines
Parce qu’on aurait toute des chalets
Le mien s’rait dans le boute d’Eastman
Entre Montréal pis Sherb c’est parfait
J’voudrais aimer mieux la vie !
J’pourrais aimer moins la drogue !
Plus de vie !
Moins de drogue !
Moé quand que j’vâs être riche j’vâs avoir plein
d’affaires
Quand que j’vâs être riche j’vâs avoir une résidence
secondaire
Tu viens-tu voir mon chalet ?
Me suis trouvé une tite place dans l’bois
Ousse que j’peux faire toute c’que j’veux
Me sus trouvé une tite place dans l’bois
Ousse que j’peux faire des feux !
Tu viens-tu voir mon chalet ?
TU VIENS-TU VOIR MON CHALET ?!
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7. |
Pipapot
03:42
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C’est parti d’un p’tit morceau d’Jean-Guy qu’j’ai mis dans l’foyer de mon outil
J’ai sacré l’feu là-dedans, soudainement j’ai eu des pensées inouïes
Ça s’passait en campagne c’était sépia comme une photo d’époque
J’me suis mis à rêver à toi pis moi dans une maison qui s’rait la notre
Y s’passe des affaires fucked up dans ma pipapot
Écoeuré d’être pogné ici j’t’allé m’promener sur Kijiji
D’un coup j’nous trouverais un château à cinquante piasses comme les Denis
Y’avait rien tu sais ben, un genre de niche à chien, j’ai pas pogné l’jackpot
J’ai pris une autre bouffée et j’ai tapé avec les pouces dans l’application notes :
Y s’passe des affaires fucked up dans ma pipapot
Si ça nous arrivait j’imagine qu’on aurait un terrain aussi
Instantanément j’deviendrais la personne que toute ma vie j’ai fuie
Lockdown depuis un mois dans mon un et demi c’est peut-être pour ça j’capote
Mais en c’moment j’pense à moé qui passe le weed-eater pis sincèrement j’trouve ça hot
Y s’passe des affaires fucked up dans ma pipapot
Ça s’est fini par moi assis à jouer du air drum à côté d’mon lit
Y’avait un spectacle dans ma tête j’te dis des fois la drogue c’est d’la magie
Chu tanné c’est long sans toi j’veux qu’on écoute la tévé icitte ça sent la crotte
J’ai comme envie qu’on devienne un couple de vieux fatigants qui s’aiment pis qui radotent
Y s’passe des affaires fucked up dans ma pipapot
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8. |
Normal
01:20
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NORMAL !
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9. |
Z
03:49
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J’ai coupé mes ongles avec entrain
J’ai lavé mes cheveux avec du shampooing
J’ai mis ma seule ch’mise propre, la bleue en
laine
Pour que tes parents me trouvent beau !
Tu comprends j’étais un peu nerveux
J’ai peur de c’qu’y vont penser d’nous deux
J’ai pas l’âge d’être ton père
Mais j’ai quand même l’âge de quelqu’un de pas
mal plus vieux
On a commencé à se r’garder
Moi j’étais en couple, toi t’étais enfant
J’ai dit wowowo ma p’tite Julie
Tu viendras me r’voir quand ça va être le temps
C’est ça qu’t’as fait, pis surprenamment
J’ai pas été lâche comme les fois d’avant
Je t’ai dit je t’aime, tu m’as dit tu es saoul
J’te jure qu’à jeun je t’aime autant
Combien d’temps tu penses qu’on va toffer ça ?
Je sais pas pour toi, l’amour dans mon cas
C’est toujours autant d’douleur que d’bonheur
Pis j’m’en viens tanné d’avoir mal…
J’pense que j’apprends jamais d’mes erreurs
Je détruis puis je recolle mon coeur
J’en distribue les morceaux icitte et là
Comme on distribuerait des fleurs…
Chu plus vieux, c’est vrai, ouais mais finalement
C’est moi qu’y’agis comme un criss d’enfant
J’pense que si j’tais mature émotionnellement
J’pourrais pas écrire de chansons
Faque j’fous la marde quand y s’passe rien
Question d’faire pitié même si toute va ben
Pardonne-moi d’avance, j’risque de chier la passe
T’échanger contre deux-trois refrains
J’ai coupé mes ongles avec entrain
J’ai lavé mes cheveux avec du shampooing
J’me suis dit : François quessé qu’tu fais là ?
Ça va encore finir en drame…
Sauf que ça va bien depuis plus qu’un an
C’est quand même pas pire, même si c’est pas
tant
Notre plus gros problème c’est que j’fais trop
d’jokes plates
Quand tu t’mouches comme un éléphant
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10. |
Xénial blues - Épilogue
06:18
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Ça s’est passé, j’avais six ans
J’commence à gosser mes parents
Qui m’achètent les baguettes avant
De pouvoir m’offrir l’instrument
Me disent qu’il faut que je veuille vraiment
Que je pratique mes rudiments
Persévérer c’est important
Me disait le vieux fatigant
Faut qu’t’apprennes à dev’nir patient
Moi j’savais quoi répondre à ceux
Qui d’mandent tu veux faire quoi plus tard ?
J’travaillerai pas, j’vas faire ben mieux
Maman moi j’veux être une rock star...
C’est sûr que j’avais l’impression
Que mon destin serait grandiose
J’tais jeune, c’tait mon devoir d’être con
J’pensais qu’j’allais être les Beatles
Parti des bands avec mes chums
Dans un triplex au centre-ville
On habitait avec un drum
Jouer doux on trouvait pas ça l’fun
On rendait les voisins débiles
On a fait des shows sans public
Et pis des albums sans budget
On a perdu pas mal de fric
Et pis notre vingtaine au complet
Soit dans un bar, soit dans un char
J’m’acharne aussi fort que jadis
Encore à traîner ma guétare
Sans qu’mes prédictions s’accomplissent
J’me dois d’admettre, un peu amer
En siphonnant le fond d’mon verre
Que j’étais pas un p’tit génie
J’tais plus comme le p’tit Jérémy
Follow your dreams c’est un mensonge
C’est juste un plan pour être déçu
Pour qu’à jamais tu t’sentes pas bon
Si t’as pas eu c’que t’as voulu
Mais là tu seul s’a 202 y’a pus rien d’grave
On peut pas tous être le champion, c’est statistique
L’automne s’est mis beau, j’arrive du Beat & Betterave
Hier soir j’vivais d’ma musique
Je peux juste pas ne pas le faire, c’est cave de même
Ça’ que’qu’chose de l’obsession, d’après moi c’t’un problème
J’en ai besoin, j’sais pas pourquoi, toutes mes excuses
Vous me pardonnerez si j’abuse
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Frank Custeau Sherbrooke, Québec
Oeuvrant désormais dans un folk qui sent le country avec un arrière-goût de punk, Frank aborde les thèmes universels de l’amour, ses angoisses, ses erreurs et ses plaisirs. Ayant également baigné depuis l’enfance dans la chanson française grâce à un père amoureux de Brassens, Custeau nous offre des chansons où les textes sont à l’avant-plan. ... more
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