1. |
Robert Motivé
02:22
|
|||
Il se lève le matin, pas besoin de café
Juste du fait de voir qu’il s’est encore réveillé
En santé un jour de plus en ce monde sublime
Le bonheur c’est ben plus fort que la caféine
Quand y s’promène dehors, les gens trouvent ça bizarre
Ils ont pas nécessairement envie d’toute savoir
Des états d’âme du premier gars bizarre venu
Robert peut pas s’empêcher d’crier dans les rues
Il est tout l’temps en train d’vous dire où c’qu’y s’en va
Et pis y’est tellement content d’y’aller, y pense juste à ça
Aujourd’hui c’est l’jour d’épicerie, c’est le plus beau jour de sa vie
L’étrange vie rêvée de Robert Motivé
Oh Robert, Robert Motivé !
Robert m’as-tu vu ? J’essaie tout l’temps d’t’imiter
J’ai mis ta face sur mon miroir
J’me r’garde mais c’est toé que j’veux voir
J’veux juste être pareil comme toé Robert Motivé
J’te conseille pas d’y demander c’qu’y fait dans vie
Le début d’sa réponse va prendre l’après-midi
De toute façon, y comprend pas c’que tu veux dire
Y fait tout le temps toute, c,est compliqué à décrire
Les jours où il pourrait enfin rester couché
Y s’lève encore plus tôt pour mieux en profiter
La liberté c’trop précieux pour dormir dessus
L’insomnie c’est l’secret des gens qu’y’ont du vécu
L’miracle de l’existence l’étonne toujours autant
Dès qu’il constate qu’il est vivant, il est content
Y’est toujours parti en voyage, sauf le jour où tu déménages
Te r’mercie d’t’avoir aidé, Robert Motivé !
|
||||
2. |
Le goéland
02:11
|
|||
Faudrait que j’mette une selle su’l’dos d’un goéland géant
Pour aller visiter ces endroits que naturellement
Ma situation de non-ailé m’empêche de connaître
Sauf quand j’suis en haut d’un building pis qu’je r’garde par la f’nêtre…
Ça serait donc l’temps que j’sacre mon camp…
Je peux pus voir un Tim Horton
J’veux pus qu’on m’parle des Canadiens de Montréal
Ceux grâce à qui se vend le journal à leur nom
Paraît qu’y’a tant d’culture qu’on peut pas la compter
Qu’y’a tant d’expériences à tenter que c’est juste impossible
De goûter au centième en une vie mais le plus terrible
Paraît qu’j’ai une planète sur le bord d’exploser
Ça on n’en parle pas trop au resto à matin
J’comprends c’qui s’passe, j’vis dans un journal à potins…
Non on s’en parle pas trop au resto à matin
J’comprends c’qui s’passe, j’vis dans un journal à potins
Faudrait que j’mette une selle su’l’dos d’un goéland géant
J’dirais : c’est toi qui chauffe l’oiseau, pis moi c’est maintenant
Qu’j’évite l’aliénation totale et les conversations
Dans lesquelles on s’dit : c’est la vie d’avoir des vies de cons
|
||||
3. |
Le cimetière
03:38
|
|||
J’me lève, j’me couche, y’a rien qui change
À part la date et les saisons
Coloc avec mes obsessions
Mes inquiétudes, mon ignorance
Faudrait que j’fasse un peu d’ménage
Et que je prenne des décisions
Peur de rester juste assez sage
Pour comprendre que chu un moron
Je fais rarement ce qu’il faudrait
Guidé par ma paresse immense
Me manque la foi, la discipline,
L’urgence de vivre et la confiance
De ceux qui bâtissent de grandes choses
Et qui n’ont pas peur de l’échec
Pendant que je pourris, morose
L’angoisse au cœur, la clope au bec
De mauvais choix en mauvais choix
De plans bancals en idées caves
Peut-être que j’ai manqué ma voie
Peut-être que j’ai manqué mon lift
Vers là où j’serais au bon endroit
Y’a tu quelqu’un qui vit la vie
Que j’étais supposé avoir ?
Peut-être que j’ai la sienne aussi…
Encore obligé d’être moi-même
Avec ma bedaine pis ma peau blême ?
Pourtant hier quand j’étais chaud
J’tais sûr d’être un super-héros
J’aime les papillons, les oiseaux
Même si j’voulais les imiter
C’est ben juste dans les étalages
Que je réussis à voler
J’veux jamais voir le cimetière
De toutes les choses que j’pouvais faire
Mais que j’ai jamais essayées
Par insouciance ou par lâcheté
J’aurais peur d’y trouver l’bonheur
Pétrifié là à tout jamais
Qui m’dirait : « falloir que tu meures
Sans m’avoir connu pour de vrai »
|
||||
4. |
Le punk rock
03:23
|
|||
La route est longue, la paye est courte
La vie est pas facile
Quand on végète dans une vieille van
Vers une lointaine ville
Qu’on a travaillé dans journée
Pis qu’on part sur une gosse
Avec presque rien à manger,
C’est ça le punk rock…
On sait jamais combien y va
Y avoir de personnes
Si ça va être un show de marde
Ou un spectacle le fun
Va-tu falloir se battre pour boire
aller s’cacher dans l’truck ?
Ou ben si ça va être la gloire ?
Oui, c’est ça le punk rock !
Quand j’étais jeune et innocent
J’voulais être musicien
Être en tournée, vivre insouciant
Et répandre le bien
Mais j’me réveille en pleine trentaine
Rock star de fin de semaine
Pis laisse-moi t’dire que c’est parfait
Même si j’fais pas une cenne
J’fais l’touriste avec mes amis
On travaille notre humour
Avec le staff des patateries
Moi j’prends l’spécial du jour
Des fois on joue au Nintendo
Quand on s’en va trop loin
Le paysage pis l’monde sont beaux
De Chandler jusqu’à Rouyn
Un jour, inévitablement
Y’a de tes musiciens
Qui te disent qu’ils n’ont plus le temps
D’aller sur les chemins
Les chums sont durs à remplacer
Les souvenirs épiques
Faque le punk s’transforme en country
La guit vire acoustique
Comme Lucky Luke à fin d’l’histoire
J’m’en vas vers le couchant
Sauf que mon ch’val c’est une guitare
Pis j’ai pas d’Rantanplan
Sur la route avec espoir d’un nouvel épisode :
Le tome deux de mes aventures,
De ma ruée vers le punk rock !
|
||||
5. |
Hier
02:03
|
|||
Hier j’ai bu comme un câlisse de trou
S’est passé des choses qui s’passent juste quand on est saoûl
S’est passé des choses que j’dirais pas à ma mère
Faudrait pas que j’raconte c’qui s’est passé hier…
J’ai commencé la soirée le cœur plein d’espoir
J’ai vu plein d’belles personnes que j’étais heureux d’voir
On a bu des shooters c’était extraordinaire !
Faudrait pas que j’raconte c’qui s’est passé hier
L’alcool va toujours rester un très grand mystère
Est-ce qu’on fait des niaiseries ou les choses qu’on doit faire ?
Ça transforme en épais ou ça rend les choses claires ?
Faudrait pas que j’raconte c’qui s’est passé hier
J’tais bien parti j’sentais que j’avais tout pour plaire
J’tais en amour, j’ai compris qu’ça allait pas s’faire
J’ai fini en pleurant devant l’Charlie par terre
Faudrait pas que j’raconte c’qui s’est passé hier
Mon ami David m’a sauvé de la misère
Il m’a rappelé que l’amour c’est pas toujours noir
Tout l’monde en chœur : les amis ça compte en ciboire !
Faudrait pas que j’raconte c’qui s’est passé hier
Ça fait que ça va s’arrêter là, je vais me taire
J’vas laisser l’erreur être un fait dans mon histoire
J’ai fait le con chu complètement l’contraire de fier
Faudrait pas que j’raconte c’qui s’est passé hier
|
||||
6. |
Pathétique
04:12
|
|||
Même quand la température me parle comme elle peut Quand j’sais que j’devrais pas sortir, y vente, y pleut Les éléments s’allient pour me dire “reste chez-vous” J’écoute rien ni personne faut qu’j’sorte de mon trou Quelques heures après j’ai la révélation Le message était clair, les astres avaient raison Encore une fois, j’ai fait à ma tête, fallait pas Quand l’Univers te parle, niaise donc pas avec ça
Je suis si souvent pathétique... À des moments dedans ma vie où y faudrait que j’abdique Je suis si souvent pathétique Si j’tais pas moé, je rirais d’moé automatique
Dans ma petite ville d’étudiants Y’a pus personne que j’reconnais Dans les mêmes bars depuis cent ans Les gens rajeunissent sans arrêt Ch’rendu l’vieux bum qui veut être chum Avec les amis de son fils Veux-tu la Well ? Je te la donne ! Fini Sherbrooke moi j’décalisse
J’y suis si souvent pathétique... Au même endroit, là où j’me dis : “quessé que j’crisse icitte ?” Je suis si souvent pathétique... Si j’tais pas moé, je rirais d’moé automatique
Le coeur charcuté par l’amour Et l’âme enflammée par l’alcool C’est moi l’quêteux, c’est moi l’vautour Qui ferait toute pour que tu me colles J’sors le grand jeu, j’fais l’fanfaron Pas capable de fermer ma gueule Y’a plein de filles qu’y’aiment plein de garçons J’me promène dans la rue tout seul
Et je me sens si souvent pathétique Des tonnes de chansons dans ma tête qui s’résument en une seule réplique... Je suis si souvent pathétique Si j’tais pas moé je rirais d’moé automatique
J’ai déambulé toute la nuite Juste pour pas revenir sur mes traces J’fais un marathon de déni J’me force pour oublier ta face Et pis la place que tu as prise Dans ma vie pendant quelques jours Avant qu’elle ne redevienne grise Que j’me r’dise que j’ai fait le tour
Que je suis si souvent pathétique... À chaque niaiserie de plus que j’dis les affaires se compliquent Je suis si souvent pathétique Si j’tais pas moé, je rirais d’moé automatique...
Le jour se lève et pis l’soleil Peine à décongeler ma raison J’ai les pieds trempes le cul pareil Dans un banc de char sur le gazon Mes sentiments se sont enfuis Enfin ! j’ai la poitrine vide Je ferme les yeux, tu apparais Et je laisse gagner la fatigue
Une fois de plus, si souvent pathétique... J’espère que tu dors en souriant, icitte y s’passe dequoi d’comique Je suis si souvent pathétique... Si tu m’voyais tu rirais d’moé automatique
|
||||
7. |
Forte et courageuse
03:28
|
|||
Jamais tentée par la violence
Semant le sourire sur ton chemin
L’âme généreuse et douce et bonne
Tu méritais pas tel destin
Tu t’es fait niaiser par la vie
Y’avait une bombe sur ton parcours
D’un coup tu te r’trouves seule au lit
En perpétuelle peine d’amour
Des fois les choses arrivent pour rien
Tout est pas toujours pour le mieux
La souffrance, j’te jure, ça s’éteint
Tu te répares peu à peu…
Je sais que t’en as rien à faire
D’une épreuve qui forge le courage
Tu veux juste revenir en arrière
Fuir c’qui s’est passé dans l’garage
Le jour où ta foi en l’avenir
A pris une débarque à jamais
La fois où t’as connu ben pire
Que le pire que t’imaginais
Ça va s’passer c’est une promesse
Autour de toi y’a tout c’qui faut
L’amour que t’as soufflé au vent
Va te revenir au galop
Te gâter pour que tout ce mal
Ne devienne pas indélébile
Pis qu’un matin somme toute normal
Ton bonheur soit r’venu en ville…
|
||||
8. |
Custeau sacrait
03:49
|
|||
Custeau sacrait en tabarnak de ciboire de câlisse Y’était souvent en sacrament, en sainte-ostie de beau crisse
Y’est né pendant la Grande noirceur sous régime fanatique Passé son enfance à avoir peur grâce à l’Église catholique À sa première journée d’école, on le traite comme un démon ! Y’avait pas choisi la bonne main pour tenir son crayon...
Custeau sacrait en tabarnak de ciboire de câlisse Y’était souvent en sacrament, en sainte-ostie de beau crisse
Son père avait été guéri de ses problèmes de coeur Quand y’était allé à Sainte-Anne voir le Divin Docteur On s’aperçoit que finalement le Miracle marchera pas Custeau perd son père à neuf ans c’est Dieu qu’y’a voulu ça !
Custeau sacrait en tabarnak de ciboire de câlisse Y’était souvent en sacrament, en sainte-ostie de beau crisse
Ostie de beau crisse
Il avait une tante si jolie, y’en était amoureux Y’a fini par la perdre aussi, c’était un être dangereux Séquestrée à maison des fous à l’âge où on se défoule Pas mariée, elle aimait l’amour, elle avait le Diable en dedans !
Le Diable était partout !
Mais un beau soir par la télévision, du show de monsieur Ed Un nouveau roi est entré dins maisons des familles du Québec Un jeune Américain qui chante la musique de Satan Prophète gominé préparant la venue d’un tout nouveau temps !
Désormais on pourrait danser au lieu d’aller faire ses prières Bientôt, on pourrait s’amuser sans craindre les feux de l’Enfer Voyant enfin une solution aux angoisses de la Sainte-Frayeur Mon père se poserait pus de questions. Mon père allait être Rockeur.
|
||||
9. |
||||
Cette toune commence sur un bateau
Mais c’est pas une chanson de marin
Cette toune commence le cœur gros
C’est plutôt une chanson de chagrin
J’suis parti un mardi matin
Pour me sauver de c’qui restait
Chez nous même si j’avais pus rien
Pus d’blonde, pus d’band, juste des regrets
J’ai atterri sur le navire
Qui m’a amené d’une rive à l’autre
De ma vieille vie vers mon avenir
Celui où j’assumerai mes fautes
« J’accepte inconditionnellement chaque épreuve »
C’est c’que ma dit un vieil homme sur le St-Laurent
Dans une section fumeurs au beau milieu du fleuve
Il avait connu la souffrance tellement souvent…
J’suis revenu un mardi soir
L’âme lavée, le cœur ouvert
On avait tellement hâte de s’voir
Ça encore fini à l’envers
J’ai compris que l’défi s’rait pas
De réparer nos vieilles histoires
Mais d’réussir à finir ça
Réussir à ne plus se voir
J’ai honte du mal que je t’ai fait
J’ai pus la force pour nos chicanes
Tous les deux on s’est mis en miettes
Pardon pour notre amour en panne…
Ref.
J’accepte inconditionnellement chaque épreuve
Dans une section fumeurs au beau milieu du fleuve
|
||||
10. |
Mort
01:55
|
|||
Je sais que j’vais mourir un jour J’ai pas envie que ce soit maintenant On va mourir chacun notre tour On s’en sortira pas vivants...
Ça doit faire chier être mort Parce qu’on peut pus rien faire, on est morts Je veux une bouche pour boire d’la bière Pis des bras pour jouer d’la guitare Ça doit faire chier être mort
J’ai un prénom, une mémoire Remplie des faces de ceux que j’aime voir J’ai des amis qui font la foire J’ai même une famille que j’adore Ça doit faire chier être mort
J’la veux encore ma vie bizarre J’ai l’air vedge mais je travaille fort Pour jamais m’réveiller l’matin Pis chanter des chansons le soir Ça doit faire chier être mort
Ça doit faire chier être mort Dev’nir un steak, des chops de porc C’tait ben la peine de v’nir souffrir Pour pourrir après tant d’efforts Ça doit faire chier être mort...
|
Frank Custeau Sherbrooke, Québec
Oeuvrant désormais dans un folk qui sent le country avec un arrière-goût de punk, Frank aborde les thèmes universels de l’amour, ses angoisses, ses erreurs et ses plaisirs. Ayant également baigné depuis l’enfance dans la chanson française grâce à un père amoureux de Brassens, Custeau nous offre des chansons où les textes sont à l’avant-plan. ... more
Streaming and Download help
If you like Frank Custeau, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp